Chaque année, à l’arrivée de l’automne et de l’hiver, les virus saisonniers refont surface : rhume, grippe, bronchite, gastro… Pourtant, il suffit souvent de gestes simples pour limiter leur propagation. Se laver les mains, aérer les pièces, porter un masque quand on est malade : autant de réflexes que l’on oublie trop vite, mais qui peuvent réellement faire la différence.

Face aux premiers symptômes, nombreux sont ceux qui se tournent vers l’automédication, pensant bien faire. Parfois, cela va jusqu’à prendre des antibiotiques, récupérés dans une armoire à pharmacie ou restes d’un ancien traitement. Or, les antibiotiques ne sont efficaces que contre les infections bactériennes. Lorsqu’une maladie est virale (comme la grippe ou un rhume) ou fongique (comme une mycose), les antibiotiques sont non seulement inefficaces, mais peuvent aussi dérégler le microbiote, entraîner des effets secondaires… et favoriser l’émergence de résistances bactériennes, un vrai problème de santé publique.

En tant que pharmacienne, je vous le dis : se protéger, c’est avant tout prévenir. Et savoir quand et comment se soigner. Alors aujourd’hui, on revient aux fondamentaux : gestes barrières, prévention, bon usage des médicaments, et les erreurs à éviter pour traverser la saison froide en pleine santé

Gestes barrières : la première ligne de défense

Les gestes barrières ne sont pas réservés aux périodes d’épidémie. Ils sont essentiels toute l’année pour limiter la propagation des virus et bactéries, notamment en automne et en hiver.

Liste complète des gestes barrières à adopter au quotidien :

1. Lavage des mains régulier

   • À l’eau et au savon pendant au moins 30 secondes, ou avec une solution hydroalcoolique si l’eau n’est pas accessible.

   • Après avoir toussé, éternué, pris les transports, manipulé de l’argent, été aux toilettes, etc.

2. Éternuer ou tousser dans son coude

   • Évite la dispersion de microgouttelettes dans l’air ou sur les mains.

3. Utilisation de mouchoirs à usage unique

   • À jeter immédiatement après usage, suivie d’un lavage des mains.

4. Port du masque en cas de symptômes

   • Un réflexe simple pour protéger les autres si on présente une toux, de la fièvre ou un écoulement nasal.

5. Éviter les contacts rapprochés

   • En particulier avec les personnes fragiles (nourrissons, personnes âgées, femmes enceintes, immunodéprimées) si vous êtes malade.

6. Aération des pièces

   • 10 minutes au minimum, 2 à 3 fois par jour, même en hiver.

   • L’air intérieur peut être 5 à 10 fois plus pollué que l’air extérieur : aérer, c’est renouveler l’oxygène, éliminer virus, humidité et polluants.

7. Désinfection régulière des surfaces touchées

   • Poignées, téléphones, claviers, interrupteurs : un simple nettoyage quotidien peut faire la différence.

Automédication : ce qu’on ne dit pas assez

En tant que pharmacienne, je vois chaque jour des personnes bien intentionnées… mais mal informées. L’automédication peut sembler anodine, surtout avec des produits en vente libre. Et pourtant, elle peut rapidement devenir dangereuse sans un minimum de précaution.

Pourquoi l’automédication peut être risquée :

1. Erreur de diagnostic

   • Un symptôme peut en cacher un autre. Par exemple, une toux persistante peut être liée à de l’asthme, un reflux gastro-œsophagien ou une infection plus profonde.

2. Risque de surdosage

   • De nombreux médicaments contiennent du paracétamol : en prendre plusieurs simultanément augmente le risque de toxicité hépatique.

3. Interactions médicamenteuses

   • Même les plantes ou les compléments peuvent interagir avec des traitements prescrits, parfois avec des conséquences graves.

4. Retard de prise en charge médicale

   • En masquant les symptômes, on peut retarder un diagnostic essentiel, comme une infection urinaire non traitée qui évolue en pyélonéphrite.

5. Risque de résistance aux antibiotiques

   • L’usage inapproprié ou non justifié des antibiotiques favorise l’émergence de bactéries résistantes, un véritable enjeu de santé publique.

6. Allergies ou effets secondaires mal connus

   • Certains médicaments peuvent déclencher des réactions allergiques, des troubles digestifs ou cardiovasculaires, parfois sévères.

Les bons réflexes à adopter :

• Toujours demander conseil à un pharmacien avant de prendre un médicament en vente libre.

• Lire attentivement la notice, y compris les contre-indications et effets secondaires.

• Respecter les doses et la durée de traitement recommandée.

• Si les symptômes persistent plus de 48h à 72h, consulter un médecin.

En conclusion : Informer pour mieux se protéger

Protéger sa santé, c’est avant tout agir avec bon sens et vigilance. Les gestes barrières, simples mais puissants, permettent de freiner la propagation des virus saisonniers. Quant à l’automédication, elle n’est jamais anodine. En tant que pharmacienne, je t’encourage à toujours demander conseil avant de te soigner seule.

👉 Mieux vaut prévenir, s’informer, et surtout ne pas banaliser les petits maux.