Et si arrêter de fumer ne passait pas par la lutte… mais par l’amour ?
Chaque année en novembre, le Mois Sans Tabac invite à faire une pause, à ralentir, à écouter ce que le corps réclame. En tant que pharmacienne, je vois tous les jours à quel point l’arrêt du tabac est une démarche intime, parfois douloureuse, souvent pleine d’ambivalence. Mais je sais aussi qu’il existe des ressources naturelles, profondes, puissantes pour accompagner ce chemin sans violence, sans culpabilité, avec respect de son propre rythme.

Pourquoi fumer… et pourquoi on peut s’en libérer

Fumer n’est pas qu’un geste. C’est souvent un refuge, un rituel émotionnel, un calmant quand tout va trop vite. Mais il faut se le dire honnêtement : ce refuge est toxique. Il vole votre énergie, trouble vos hormones, altère votre peau, votre souffle, votre cœur. Et au fond de vous, vous le savez.

Ce que je vous propose, ce n’est pas une injonction à tout arrêter tout de suite, mais une invitation à vous recentrer. À retrouver votre souffle naturel. Votre lumière. Votre liberté.

Comprendre les mécanismes de la dépendance : une clé pour mieux s’en libérer

Arrêter de fumer, ce n’est pas simplement renoncer à une habitude. C’est défaire un conditionnement multiple : chimique, émotionnel et comportemental.

1. La dépendance physique

La nicotine agit directement sur le cerveau en stimulant le système de récompense. Elle provoque une libération rapide de dopamine, créant une sensation de bien-être artificielle. Mais avec le temps, le cerveau réduit sa production naturelle de dopamine. Le corps réclame donc sans cesse sa dose, et l’arrêt provoque irritabilité, fatigue, nervosité, voire tristesse.

Le sevrage physique dure environ trois semaines, mais ses effets peuvent varier selon l’histoire de chacun. C’est pour cela qu’un soutien naturel, comme le kudzu ou le magnésium, peut aider à apaiser cette étape.

2. La dépendance comportementale

Fumer devient un automatisme : avec le café, après un repas, en voiture, en cas de stress ou de pause. Le cerveau associe des situations à l’acte de fumer. C’est un apprentissage inconscient. À chaque moment déclencheur, l’envie revient.

Il est donc essentiel de déconstruire ces rituels et d’en créer de nouveaux : infusions, respiration consciente, marche, auto-massage, écriture. Remplacer ne veut pas dire renoncer, mais créer autre chose, plus nourrissant.

3. La dépendance émotionnelle

La cigarette compense souvent un vide, une surcharge ou une douleur. Elle calme ce que l’on n’arrive pas toujours à nommer. Fumer peut être une manière de contenir l’anxiété, de repousser une émotion, de gérer une solitude ou une colère.

Arrêter de fumer, c’est aussi parfois accepter de rencontrer ses émotions avec plus de vérité. C’est pourquoi un accompagnement bienveillant, une thérapie ou un cercle de parole peuvent être aussi précieux que les substituts.

4. L’empreinte du passé

Le tabac s’inscrit parfois dans une histoire plus profonde : souvenirs d’enfance, héritage familial, événements traumatiques, image de soi. Ce que l’on rejoue dans la cigarette dépasse souvent le geste lui-même. On y trouve une forme de protection ou d’oubli.

Sortir de la dépendance, c’est alors un acte de réparation. C’est décider de ne plus se faire du mal doucement, de reprendre la responsabilité de son corps, de sa vitalité et de sa sécurité intérieure.

Les plantes qui soutiennent l’arrêt du tabac

La nature regorge de plantes médicinales capables d’accompagner ce processus en douceur :

• Valériane : pour apaiser le système nerveux, réduire l’anxiété et faciliter le sommeil.

• Passiflore : calmante douce, idéale en période d’agitation émotionnelle.

• Kudzu : réduit les compulsions liées à la nicotine, efficace en cures de quelques semaines.

• Pavot de Californie : utile contre les tensions internes et les insomnies.

• Millepertuis : soutien du moral, attention cependant aux interactions médicamenteuses.

• Huile essentielle de marjolaine à coquille : "xanax" naturel. Disposez quelques goutes à l'interieur des poignets et inhaler. Contre-indications : femmes enceintes, femmes allaitantes, asthmatiques, épileptiques, enfants.

Créez un rituel : tisane du soir, respiration lente, espace calme. Ces gestes simples reprogramment en douceur le corps et l’esprit.

Soutien émotionnel et réappropriation du souffle

Fumer coupe du souffle. Le sevrage est une invitation à respirer à nouveau. Prendre le temps, ralentir. La cohérence cardiaque est une pratique accessible à toutes : trois fois par jour, respirer calmement pendant cinq minutes. Cela régule les émotions, abaisse le cortisol, et ancre le corps dans l’instant.

N’hésitez pas à bouger, à vous étirer, à marcher seule, sans écran ni bruit. Le corps libère ce que la parole ne dit pas toujours.

Pratiquez une activité physique quotidienne.

Compléments naturels et accompagnement global

En pharmacie, des solutions naturelles peuvent accompagner efficacement :

• Magnésium marin pour réduire l’irritabilité et la fatigue.

• L-théanine ou L-tyrosine pour stabiliser l’humeur.

• Fleurs de Bach pour traverser les émotions (Walnut pour accompagner le changement, Mimulus pour calmer les peurs, Crab Apple pour retrouver l’estime de soi).

• Homéopathie sur mesure selon les profils, en consultation officinale.

  
  

  Un sevrage ne se vit pas seule. C’est un projet à accompagner avec respect, bienveillance et écoute.

Conclusion : le Mois Sans Tabac comme chemin de réconciliation

Le Mois Sans Tabac, ce n’est pas une simple campagne de santé. C’est une porte. Un passage. Une chance de s’écouter autrement. Une manière de reprendre son souffle et de se remettre au centre de sa vie.

C’est un acte d’amour, pas un effort à fournir. Un engagement envers soi, pas une punition. Et surtout, c’est possible. Chaque jour sans tabac est un pas vers vous-même.

Appels à l’action

• Téléchargez l’application Tabac Info Service pour commencer votre carnet de bord.

• Rendez-vous à la pharmacie pour un conseil personnalisé et naturel.

• Hypnose, acuponcture, sont également des thérapies qui aident au sevrage.