Chaque hiver, la bronchiolite fait son grand retour et inquiète bon nombre de jeunes parents. Cette infection respiratoire, bien que bénigne dans la majorité des cas, peut impressionner par ses symptômes et le mal-être qu’elle provoque chez les tout-petits. En tant que pharmacienne et maman, je vous explique ce qu’est réellement la bronchiolite, comment la reconnaître, la soulager, et surtout, comment accompagner votre bébé au mieux avec des conseils concrets et rassurants.

Qu’est-ce que la bronchiolite ?

La bronchiolite est une infection virale qui touche les petites bronches (bronchioles) des nourrissons, principalement entre 0 et 2 ans. Elle est causée par un virus, le plus souvent le VRS (virus respiratoire syncytial) et se manifeste par une inflammation des bronchioles, entraînant une gêne respiratoire.

Qui est concerné ?

➡️ Les bébés entre 1 mois et 2 ans, avec un pic de fréquence entre 3 et 6 mois.
➡️ Les enfants prématurés ou ayant un terrain respiratoire fragile sont plus à risque.

Les causes et la transmission

La bronchiolite est très contagieuse. Elle se transmet par contact direct (bisous, mains sales) ou via des gouttelettes de salive (toux, éternuements).

Les facteurs favorisants :

• Fréquentation des crèches ou collectivités

• Frères et sœurs scolarisés

• Tabagisme passif

• Saison hivernale

Quels sont les symptômes ?

Les premiers signes ressemblent à un simple rhume, puis s’installent progressivement une gêne respiratoire :

• Nez qui coule (rhinite)

• Toux sèche puis grasse

• Fièvre modérée (pas toujours présente)

• Respiration rapide, sifflante ou bruyante

• Difficultés à s’alimenter ou à dormir

• Fatigue, irritabilité

⚠️ Signes d’alerte nécessitant une consultation médicale urgente :

• Respiration très rapide (> 60/min)

• Tirage (creusement sous les côtes)

• Lèvres bleutées

• Refus de s’alimenter ou vomissements persistants

• Somnolence excessive

Prise en charge médicale

La bronchiolite est virale, donc les antibiotiques sont inutiles, sauf surinfection bactérienne. La majorité des cas se soignent à domicile avec un bon suivi.

Traitement de base :

• Lavages de nez fréquents (3 à 6 fois/jour)

• Hydratation renforcée (lait maternel, biberons)

• Fractionnement des repas

• Surveillance de la respiration et de la fièvre

• Paracétamol si besoin (sur avis médical)

En cas de formes sévères, une hospitalisation peut être nécessaire pour oxygénothérapie ou assistance à l’alimentation.

Conseils pharmaceutiques et gestes simples à la maison

En tant que pharmacienne, voici mes recommandations pour soulager bébé au quotidien :

1. Lavage de nez rigoureux

C’est la clé ! Utilisez du sérum physiologique, une pipette ou un spray adapté, et réalisez le lavage avant les repas et le coucher.

2. Aérer et humidifier la chambre

Une chambre à 18-20°C, bien aérée, avec un taux d’humidité suffisant, facilite la respiration.

3. Hygiène ++

Lavez-vous les mains avant chaque contact avec bébé. Évitez les visites et les lieux bondés pendant l’épidémie.

4. Hydratation + petits repas

Fractionner les repas et proposer plus souvent à boire. Ne forcez jamais un bébé à manger.

5. Surveiller l’évolution

Notez les signes respiratoires, l'appétit, la température. En cas de doute : appelez votre pédiatre ou consultez.

❌ Ce qu’il ne faut PAS faire :

• Utiliser des décongestionnants ou huiles essentielles sans avis médical

• Mettre bébé en position semi-assise (préférer le coucher sur le dos)

• Donner des médicaments “pour la toux” sans prescription

Prévenir la bronchiolite : c’est possible !

Même si elle est difficile à éviter complètement, certains gestes limitent les risques de transmission :

• Éviter les contacts avec des personnes enrhumées

• Ne pas fumer à la maison

• Se laver les mains très souvent

• Porter un masque si vous êtes malade

• Retarder les sorties en collectivité en période d’épidémie

Conclusion

La bronchiolite est un passage redouté mais souvent sans gravité de la vie de bébé. Avec un bon accompagnement, une vigilance bienveillante et les bons gestes au quotidien, elle se traverse sereinement. Et n’oubliez pas : en cas de doute, vous n’êtes jamais seuls. Votre pharmacien.ne est là pour vous conseiller et vous rassurer.